SATCOMRUS 2021 : aspects humanitaires de l’industrie de télécommunication par satellite

Événements
15 octobre 2021

Le 7 octobre 2021 la XXVIe conférence SATCOMRUS 2021 s’est tenue à Kaliningrad (Russie), au cours de laquelle de principaux acteurs du marché des satellites ont discuté des problèmes d’actualité du développement de l’industrie mondiale des télécommunications spatiales : l’impact des systèmes à orbite basse, des satellites prometteurs, convergence de diverses technologies et applications, reprise du marché de liaison mobile, incl. segments de fourniture d’accès à large bande à bord d’avions et de navires.

Ksenia Drozdova en sa qualité de directrice générale de l’Organisation des télécommunications spatiales « Interspoutnik », a attiré l’attention de la communauté industrielle sur les moteurs environnementaux et sociaux du développement futur de l’industrie. Selon la directrice d’Interspoutnik, à l’étape actuel du développement, les aspects humanitaires et environnementaux ne sont pas moins importants que les caractéristiques techniques des véhicules spatiaux et des réseaux eux-mêmes.

La télécommunication par satellite doit se mettre au vert

Lors de la séance plénière de la conférence, Ksenia Drozdova en sa qualité de directrice générale de l’Organisation des télécommunications spatiales « Interspoutnik », a attiré l’attention du public sur la fonction humanitaire de l’industrie, qui, à son avis, reflète l’interconnexion des visions environnementales et générationnelles de la société moderne. L’aspect humanitaire est l’une des principales dispositions de la nouvelle stratégie du développement de l’Organisation des télécommunications spatiales « Interspoutnik » pour la période jusqu’en 2026.

L’argument principal de la stratégie « verte » était le fait qu’elle était littéralement « cousue » dans la mentalité de la « génération Z », c’est-à-dire des personnes nées en 1995-2010. Et puisqu’en ce moment-là cette génération entre dans l’âge économiquement actif, ce facteur ne peut être ignoré, Ksenia Drozdova en est sûre.

Pour les gens de la « génération Z », lors du choix d’une solution, son respect de l’environnement et le respect de la nature lors de sa mise en œuvre est un facteur extrêmement important. Parfois, ce facteur – par exemple, l'utilisation rationnelle de ressources limitées – détermine même le choix.

Compte tenu de l’attachement de la « génération Z » aux appareils électroniques, de son implication dans la culture numérique et, par conséquent, dans les réseaux à large bande, il serait imprudent d’ignorer ses demandes du côté des opérateurs. Un opérateur de télécommunications, afin de rendre ses services compréhensibles et proches de cette génération, devra reconfigurer de toute façon ses réseaux de télécommunication en privilégiant les techniques d’utilisation rationnelle de l’énergie et des ressources.

La coopération et la réglementation en tant que les facteurs clés

Récemment, en raison de l’augmentation spectaculaire du nombre de tirs des véhicules spatiaux, la question suivante est régulièrement posée : est-il nécessaire de réguler la circulation spatiale, et si nécessaire, de quelle maniéré ? Les avis des acteurs du marché des satellites à ce sujet sont différents : les uns pensent que les acteurs peuvent régulariser eux-mêmes, tandis que les autres sont partisans d’une régulation étatique et interétatique.

Ksenia Drozdova a également attiré l’attention du public sur le fait que de plus en plus d’objets divers sont mis en orbite et qu’il existe un grave danger de transformer l’espace en un « environnement des débris spatiaux ». Pour éviter ce scénario très défavorable, les activités spatiales mondiales doivent être régulées et les mécanismes de régulation doivent être totalement transparents.

Conscient de l'importance de coordonner les efforts communs, l’Organisation des télécommunications spatiales « Interspoutnik » coopère avec les structures internationales, principalement au sein du système des Nations Unies, y compris le Bureau des affaires spatiales des Nations Unies et l’Union internationale des télécommunications (UIT), en soutenant les initiatives pertinentes et en participant aux principaux traités des Nations Unies dans le domaine des activités spatiales.

L’un des domaines où une coopération commune peut et doit contribuer à une efficacité maximale est l’utilisation des technologies spatiales pour prévenir des situations d’urgence, ainsi que pour éliminer leurs conséquences. Les ressources spatiales, d’après Ksenia Drozdova, doivent être utilisées pour sauver des vies humaines. Elle pense que la communauté satellitaire doit prêter attention aux équipements utilisés pour la communication dans les régions touchées. Les terminaux doivent être optimisés pour une utilisation par des personnes qui n’ont pas de compétences nécessaires pour installer et configurer des équipements satellitaires.

Cloud satellitaire

Le cloud et les solutions cloud transforment l’industrie des satellites, y compris la radiodiffusion. Smart Digital est le slogan des réseaux du futur. Si le satellite est devenu numérique depuis longtemps, il devient aujourd'hui un nœud « intelligent » dans le réseau de l’opérateur, et le logiciel est le facteur déterminant et différenciant des réseaux de la télécommunication par satellite de nouvelle génération.

Les futurs systèmes satellitaires devront être multi-orbites, avoir une architecture ouverte et une interface cloud, fournir des services de qualité opérateur et être compatibles avec les réseaux terrestres de nouvelle génération. Interspoutnik travaille actuellement à la création d'un cloud satellite – une plate-forme multifonctionnelle spatiale basée sur diverses technologies et sur différentes orbites. En effet, l’Organisation des télécommunications spatiales « Interspoutnik » se développe d’après le modèle d'un opérateur virtuel global (Global VNO). Les partenariats existants avec la plupart des opérateurs de satellites dans le monde offrent l’environnement favorable pour démarrer ce projet. En tant que première étape dans cette direction, Interspoutnik envisage d’organiser un service de diffusion cloud pour les sociétés de télédiffusion.

L'optique coûte cher

Lors de sa prestation au cours de la conférence, Aleksey Volin en sa qualité de directeur général de l’Entreprise d’État fédérale et unitaire « Compagnie russe des Communications satellitaire » (FSUE « Space Communications » /RSCC/), a décrit la stratégie de développement de l’opérateur pour la prochaine décennie : en plus des activités sur les marchés traditionnels, l’opérateur a l’intention d’augmenter sa présence dans le secteur de la liaison mobile, en particulier des télécommunications maritimes. Il a noté la demande invariablement croissante de la liaison à large bande sur les navires.

Début 2022, la constellation de satellites géostationnaires de FSUE « Space Communications » doit être complétée avec deux véhicules spatiaux : Express-AMU3 (103°E) et Express-AMU7 (145°E). Entre autres fonctions (par exemple, la maintenance du fonctionnement du système de radio- et télédiffusion d’État), les deux satellites fourniront la liaison à large bande aux navires naviguant le long de la Route maritime du Nord. En outre, la capacité de la bande Ka « Express-AMU7 » sera utilisée pour répondre à la demande d’accès à large bande par satellite en Extrême-Orient. Selon Aleksey Volin, Express-AM5, qui prend en charge ce service, est déjà presque entièrement chargé.

En 2025, il est prévu de lancer quatre véhicules spatiaux Express-RV en orbite elliptique élevée (HEO). Ces satellites fourniront des communications de haute qualité et à grande vitesse dans les régions polaires où les systèmes géostationnaires ne fonctionnent plus. Actuellement, le développement de terminaux pour travailler avec HEO est en cours, de sorte que vers 2024, les équipements utilisateurs seront prêts simultanément avec le segment spatial.

Aleksey Volin a raconté en détail du projet de fournir un ensemble social des services d’accès à large bande aux résidents de petites agglomérations utilisant les technologies satellitaires. En outre, le directeur de RSCC a noté l’inopportunité d’utiliser des lignes de communication à fibre optique dans ce projet, avec l’utilisation desquelles les coûts pour chaque abonné atteindront RUB 600 000, et le temps de mise en œuvre peut s’étendre sur 50 ans. Le réseau satellite peut être déployé en 2 ans et coûtera 20 000 RUB par abonné. Oui, la vitesse dans ce cas sera plus faible, mais 10 Mbit/s fournis via le véhicule spatial devraient suffire à répondre aux besoins de base. Le streaming vidéo, précise Aleksey Volin, n’est pas inclus dans les besoins de base.

En 2022, il est prévu de lancer 10 à 15 zones pilotes, en 2023 environ 100 petites agglomérations seront couvertes, et à partir de 2024, l’accès à large bande par satellite devrait être reçu par environ 20 000 agglomérations où habitent moins de 100 personnes.

Acheter et ne pas rivaliser

En 2020, l’opérateur satellite Eutelsat a acheté des actions de OneWeb, et littéralement la veille de la conférence a augmenté sa part de 17% à 23% pour devenir un des principaux actionnaires. Président Régional d’Eutelsat S.A. en Russie, Nikolay Orlov, participant à la session plénière de SATCOMRUS 2021, a attiré l’attention sur le fait que sa société est le seul opérateur de satellite parmi les propriétaires de OneWeb et a en même temps une voix importante dans la prise de décision. Il a également précisé qu’il n’était pas nécessaire de chercher des fonds pour cet investissement, puisque Eutelsat S.A. a utilisé les fonds reçus par l’opérateur pour la sortie accélérée de la bande C aux États-Unis.

Le choix de OneWeb a été motivé par plusieurs facteurs. Ce système a été approuvé par l'Union internationale des télécommunications (UIT) pour l’utilisation préférentielle des fréquences de la bande Ku. Outre cela, OneWeb a déjà terminé la coordination des fréquences avec la plupart des pays, dont la Russie. Une autre raison du choix de OneWeb était la haute disponibilité du système et le financement qui assure pleinement son développement.

 

De sombres prédictions sont inconsistantes

Presque tous les orateurs de la session plénière de la conférence ont de toute façon donné leur avis sur le point de vue plutôt populaire selon lequel les systèmes à orbite basse vont « enterrer » les systèmes géostationnaires. Et tous les intervenants se sont accordés sur l’incohérence de telles conclusions.

Interspoutnik, en tant qu’une organisation internationale, se concentre initialement sur la coopération avec l’opérateur qui aidera à résoudre le problème posé par le marché et par le consommateur. Nikolay Orlov a déclaré que OneWeb à orbite basse sera intégré au système global, mais en même temps, il deviendra un ajout à l’activité principale d’Eutelsat. Et l’opérateur n’a pas l’intention d’abandonner l’exploitation de satellites à ultra-haute capacité. Aleksey Volin estime que d’une certaine manière les satellites dits à orbite basse seront en concurrence avec les satellites géostationnaires, mais, pour la plupart, chacun des systèmes devra travailler dans sa propre niche : il est impossible de desservir les régions de Nord à partir d’une orbite géostationnaire, et les systèmes à orbite basse ne permettent pas d’organiser la télédiffusion.

Oleg Ivanov en sa qualité de directeur général de l’Institut de recherche de la radio, a déclaré que vers 2028, la capacité totale de trafic des satellites vendus dans la Fédération de Russie devra être augmentée d’un ordre de grandeur supérieure : de 30 à 40 Gbps actuels, jusqu’à 400 Gbps. Pour accomplir cette tâche, des orbites géostationnaires, hautement elliptiques, moyennes et basses seront impliquées.

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