NATSATTEL 2021: Directions prometteuses pour le développement de l’industrie des satellites

Événements
29 novembre 2021

Transformation de l'industrie de télécommunications par satellite, convergence avec les réseaux 5G, constellations d'accès à haut débit par satellite en orbite basse, segments spatiaux et terrestres définis par logiciel, nouveaux défis et nouvelles tâches urgentes, écologie, problèmes des débris spatiaux, expansion de l’intégration numérique - ces sujets ont été discutés lors de la conférence annuelle en ligne NATSATTEL 2021. L’événement, organisé par l’Organisation des télécommunications spatiales «Interspoutnik» et dédié au 50e anniversaire de l'Organisation, a réuni plus de 130 participants de l'Europe, du Moyen-Orient, d'Afrique, d'Amérique latine, d'Asie centrale, du Sud et du Sud-Est.

Comme l'a souligné Andrei Kirillovitch, modérateur de l'événement, directeur pour la stratégie, marketing et développement commercial de l’Organisation des télécommunications spatiales «Interspoutnik» lors de ses paroles d’accueil, le but de la conférence est d'identifier et de discuter de principales tendances du développement de l'industrie pour le décennie à venir.

Pour Interspoutnik, cet objectif est d'autant plus important que l'Organisation se positionne en tant qu’un acteur international, qui coordonne et associe les efforts des entreprises commerciales, des institutions gouvernementales et des organismes publics. L'objectif est de créer un écosystème unifié qui résout les problèmes commerciaux, sociaux et humanitaires. En ouvrant la conférence, Andrei Kirillovitch a également noté que le Secrétaire Général de l'ONU a récemment appelé la réduction de la fracture numérique en tant qu'un des objectifs importants de l'humanité. Entre autres, Interspoutnik a pour mission de minimiser cette fracture numérique, comme en témoigne la mise en œuvre cohérente des projets dans ce domaine, ainsi que le fait de rejoindre le Secteur du développement des télécommunications de l'Union internationale des télécommunications et d'aider les régulateurs nationaux à organiser leurs propres réseaux satellites.

Les membres et participants de l’Organisation des télécommunications spatiales «Interspoutnik» possèdent plus 30 engins spatiaux géostationnaires situés dans un arc orbital de 14° de longitude ouest jusqu'à 183° de longitude orientale. Ce groupement est une bonne ressource pour la mise en œuvre de tous les plans ambitieux de l'Organisation.

De principales orientations du développement d'Interspoutnik dans les années à venir sont les suivantes :

  • promouvoir la coopération internationale dans le domaine de l’exploration et de l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique ;
  • contribuer à la mise en œuvre des Objectifs de développement durable des Nations Unies, qui incluent la lutte contre les changements climatiques et la réduction de la fracture numérique ;
  • développement des services et d'applications pour les utilisateurs finaux sur la base des ressources satellitaires et de l'infrastructure au sol des États membres et participants de l'Organisation ;
  • création des satellites de télécommunication et radiodiffusion par satellite sur la base d'un modèle coopératif, qui implique l'utilisation conjointe de la ressource de fréquence orbitale dans l'intérêt de plusieurs pays membres et participants d'Interspoutnik ;
  • création d'une plate-forme multifonctionnelle spatiale (marché en ligne) de services et d'applications combinés dans le domaine des télécommunications et de la radiodiffusion par satellite basés sur des centres de télécommunication par satellite, des infrastructures terrestres et des solutions multiorbitales situés dans le monde entier ;
  • migration vers la fondation d'un opérateur mondial de communication et de diffusion virtuelle fonctionnant au sein d'un réseau unique de services et d'applications cloud.

 

Tendances du marché

Tous les participants de NATSATTEL 2021 ont porté d’une manière ou d’une autre leur jugement et leurs prévisions pour le développement futur du marché des télécommunications par satellite, et, ce qui est particulièrement intéressant, ils ont considéré les télécommunications par satellite non pas par elles-mêmes, mais avec le reste de l'infrastructure d'infocommunication et avec le développement d'autres services prometteurs.

En général, les jugements portées par les participants étaient les mêmes. L'industrie des télécommunications par satellite est confrontée à une transformation majeure, qui a déjà commencé et qui va accélérer encore.

Le rôle des services cloud augmente, une numérisation générale est en cours, l'objectif principal de l'industrie des satellites se déplace progressivement de la transmission vidéo vers la transmission de données, des systèmes non géostationnaires sont apparus, les prix de la capacité diminuent, les services satellitaires sont intégrés aux réseaux terrestres 4G/5G, les modèles économiques évoluent, les opérateurs diversifient activement leurs activités et sont en train de créer leurs écosystèmes. Interspoutnik a commencé à travailler sur une plate-forme multifonctionnelle des solutions universelles dans le but de passer vers l’infrastructure mondiale où un opérateur virtuel est l'acteur principal.

 

La vidéo reste une activité fiable

La vidéo continue de générer les revenus les plus puissants de l'industrie à ce jour, en générant 52% de tous les revenus. D'ici 2030, selon les informations fournies par Pacome Revillon, Directeur général d'Euroconsult, ce segment va occuper une part de marché diminuée, mais toujours solide, estimée à 4 milliards de dollars.

Andrei Kirillovitch est d'accord avec lui : la vidéo reste un marché stable et solide, mais compte tenu de la transition croissante des diffusions vers format en ligne, Interspoutnik commence à travailler sur la création de CDN par satellite - réseaux de diffusion de contenu en ligne, un service visé aux opérateurs de service par contournement (OTT).

La vidéo reste une activité fiable

La vidéo continue de générer les revenus les plus puissants de l'industrie à ce jour, en générant 52% de tous les revenus. D'ici 2030, selon les informations fournies par Pacome Revillon, Directeur général d'Euroconsult, ce segment va occuper une part de marché diminuée, mais toujours solide, estimée à 4 milliards de dollars.

Andrei Kirillovitch est d'accord avec lui : la vidéo reste un marché stable et solide, mais compte tenu de la transition croissante des diffusions vers format en ligne, Interspoutnik commence à travailler sur la création de CDN par satellite - réseaux de diffusion de contenu en ligne, un service visé aux opérateurs de service par contournement (OTT).

Dans le même temps, la demande de transfert de données a augmente : en 2018 elle s'élevait à 1,2 TB/s, en 2019 - 1,4 TB/s, en 2020 - 1,7 TB/s, la consommation en 2021 .est estimée à 2 TB/s.

 

Accès à haut débit par satellite est un moteur principal

Le niveau de revenus des opérateurs ont baissé en raison de la baisse des prix unitaires de la capacité au cours des dernières années, mais maintenant, d’après Pacôme Revillon, il s’est stabilisé. Cependant, d’après les prévisions d'Euroconsult, si de 2024 jusqu’à 2030 le montant de la capacité louée va doubler, alors les revenus locatifs augmenteront d'environ 15 à 20 %, et la croissance principale sera assurée par les services à valeur ajoutée. Par conséquent, leur mise en œuvre deviendra un facteur principal de croissance des revenus des opérateurs. De plus, il existe un risque que la baisse des prix va s’accélérer avec le lancement du VHTS. Les moteurs principaux seront l’accès à haut débit, le backhall, les télécommunications avec les objets mobiles et les services cloud.

Au total, il est nécessaire de connecter à Internet aujourd'hui 3,6 milliards de personnes. Parmi ceux-ci, 700 millions utiliseront pour cela les chaînes par satellite et 45 millions utiliseront directement les services d’accès à haut débit par satellite. Euroconsult prévoit une forte augmentation des utilisateurs d’accès à haut débit par satellite, de 43 millions en 2020 jusqu’à 82 millions en 2025, et jusqu’à 100 millions en 2028.

Satellite et 5G

D’après Mme Aarti Holla-Maini, Secrétaire général de l'Association européenne des opérateurs de satellites (ESOA), pour intégrer des télécommunications par satellite en télécommunications générales, une normalisation est tout d'abord nécessaire. ESOA fait activement la promotion du satellite en 3GPP, et en mars 2022, la 17e version doit apparaître, où, pour la première fois, les technologies spatiales seront indiquées comme une des méthodes de mise en œuvre des réseaux terrestres.

Mais M. Leonid Konik, rédacteur en chef du groupe de sociétés ComNews, estime que, malgré tous les efforts pour promouvoir les télécommunications par satellite en écosystème 5G, les opérateurs cellulaires eux-mêmes, pour le moins, ne font pas preuve d'enthousiasme à ce propos. Les réseaux non terrestres (NTN) de la 17e version du 3GPP ne se voient attribuer que 2 des 20 éléments de travail. Cependant, NTN ne sont pas seulement des satellites, mais aussi des plates-formes à haute altitude (HAPS) sur aéronefs, des réseaux de communication air-sol à bord des avions et des véhicules robots. Dans la 18e version (LTE version 18), le 3GPP prévoit d’apporter des recommandations pour étendre les réseaux 5G à l'aide de systèmes satellitaires, mais cela n’aura lieu qu’en 2024.

M. Leonid Konik recommande aux acteurs du marché des satellites d'axer leurs actions non pas vers les entreprises de télécommunications, mais vers les entreprises qui ont besoin de contrôler des actifs industriels distants. Non seulement en Russie, la production industrielle est située loin des grandes villes, c'est une tendance mondiale générale. Et ces réseaux privés forment une bonne chance pour les télécommunications par satellite de se développer en écosystème 5G à l’aide des services IoT.

M. Jose Del Rosario en sa qualité de consultant NSR, a attiré l'attention du public sur le fait qu'un nouveau segment terrestre est nécessaire pour développer de nouvelles technologies. Surtout sous réserve que les opérateurs de satellites vont sérieusement maîtriser les services cloud. Cela nécessitera la disponibilité des satellites flexibles définis par logiciel, mais tous leurs avantages ne seront pas réalisés sans une infrastructure terrestre et des terminaux utilisateurs pertinents.

 

Les débris spatiaux représentent le vrai problème

Une forte augmentation du nombre de lancements spatiaux, un nombre considérable de systèmes en orbite basse annoncés pour la prochaine décennie obligent à se préoccuper des débris spatiaux. D’après Mme Aarti Holla-Maini, un des objectifs les plus importants d'ESOA est celui d'encourager l'humanité à prendre au sérieux ce problème qui, en ci peu de temps, a acquis une taille humaine mondiale. Nous n'avons pas de temps, nous devons agir immédiatement, déclare le Directeur d'ESOA.

Aujourd'hui, il y a 34 000 objets de plus de 10 cm circulant dans l'espace, et seulement 4 000 d'entre eux sont des satellites opérationnels. Environ 1 million d'objets de plus de 1 cm et environ 128 millions de débris de moins de 1 cm mais au-delà de 1 mm. Et tous ces débris incontrôlés représentent un danger pour les engins spatiaux opérationnels.

Dans la situation pareille, Mme Halla-Mainy est convaincue que les règles existantes de régulation des activités spatiales ont perdu de leur pertinence. Ils doivent être modifiés de toute urgence, de quoi se préoccupe ESOA ayant publié une brochure contenant des recommandations pour une réforme de la régulation.

Interspoutnik parmi de nombreux autres acteurs du marché spatial, prend le problème des débris très au sérieux. Fin octobre, Interspoutnik a été parmi les premiers à adhérer à la Déclaration sur les débris de l'industrie spatiale, dans le cadre de laquelle l'Organisation va travailler avec la communauté industrielle pour empêcher la création de nouveaux débris en orbite. En collaboration avec Interspoutnik, l'initiative a été soutenue par de principaux acteurs du secteur spatial - opérateurs de satellites, fabricants de technologies spatiales et investisseurs.

Expérience régionale

Une expérience unique de deux opérateurs régionaux - Azercosmos et Belintersat - est surtout intéressante parce que ces deux sociétés ont réussi à essayer plusieurs schémas dans leur travail : les deux travaillent sur une ressource louée d'un tiers, et travaillent avec leur propre satellite, et en alliance avec d'autres opérateurs. De plus, Azercosmos et Belintersat ont concentré leurs principales activités en dehors de leurs pays et ont réussi à bien étudier les marchés des pays en développement, principalement sur le continent africain. Leur opinion sur de nombreuses questions peut différer de ce qu'expriment les représentants des propriétaires de grands groupes, couvrant la quasi-totalité du territoire de la Terre.

 

Les systèmes des satellites non géostationnaires (non OSG) sont-elles nécessaires sur les marchés régionaux ?

M. Mark Guthrie en sa qualité de Directeur commercial d'Azercosmos, ne voit aucune demande de services à faible latence sur le marché africain au cours des 3 à 5 prochaines années. Mais il est convaincu que les opérateurs classiques doivent créer des alliances stratégiques avec des opérateurs des systèmes exploités sur l'orbite des satellites non géostationnaires (non OSG), car une telle demande va apparaître à plus long terme.

M. Dmitri Zakalioukine en sa qualité de Directeur adjoint du développement des communications par satellite auprès de Belintersat, a convenu avec M. Mark Guthrie que la demande des services de systèmes non géostationnaires sur le marché B2C africain est une perspective plutôt lointaine. Tout d'abord, vu le prix élevé des terminaux d'utilisateurs, ainsi qu'en raison de technologies pas complètement développées et du manque de support. Ces services ne peuvent intéresser que les entreprises.

Les deux orateurs ont convenu que la réponse à la question "quel système - en orbite basse ou géostationnaire, le nôtre ou celui de quelqu'un d'autre - devrait être guidé par un pays africain moyen" n'est pas si évidente. M. Mark Guthrie et M. Dmitri Zakalioukine ont tous les deux admis qu'en général, un tel problème n'a pas de solution simple. Le profil du système satellitaire dépend de la taille du pays et de la situation géographique, de l'économie, des besoins, compte tenu des plans de développement des nouvelles technologies.

Quelle est l'attitude vis-à-vis les non-OSG sur le marché domestique de l'opérateur ? M. Elshad Mammadov en tant que Responsable des ventes d'Azercosmos, a déclaré que des négociations étaient en cours pour permettre à OneWeb et Starlink d'entrer sur le marché azerbaïdjanais, mais qu'aucune décision n'a encore été prise. Et à l'avenir, Azercosmos prévoit de disposer d'une constellation en orbite basse.

 

Satellites pour la décennie en cours

Le marché étant en pleine mutation, le segment spatial doit également se conformer à ces évolutions. Nicolas Tenaud, Directeur des ventes en Russie et dans les pays CEI chez Thales Alenia Space, et Guy Limouzin, Directeur des ventes à l'étranger chez Airbus Defence and Space, ont nommé la flexibilité des satellites comme la principale demande du marché. Étant donné que l'opérateur peut être contraint de modifier le service dès que possible, il a besoin d'un engin spatial défini par logiciel.

Alors que les engins flexibles géostationnaires à charge utile numérique deviennent plus chers que les satellites de communication traditionnels, les développeurs de technologies spatiales considèrent que la tâche principale consiste à réduire leurs prix.

Une situation légèrement différente avec les engins en orbite basse. Du fait qu'ils sont produits en grande série, le prix de chacun est relativement bas. Il va sans dire que l'ensemble du système coûte beaucoup plus cher qu'un appareil géostationnaire.

La conférence NATSATTEL a réuni des représentants de tous les participants intéressés de l'industrie des télécommunications spatiales - opérateurs commerciaux, organismes publics, sociétés de conseil. Par conséquent, toutes les questions soulevées ont été discutées sous différents angles, ce qui peut être considéré en tant que style de travail de l’Organisation des télécommunications spatiales «Interspoutnik», qui réunit dans ses activités une variété d'acteurs de l'industrie spatiale.

 

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